une échelle vers les podiums

Soutenir financièrement un athlète de haut niveau n’est pas de tout repos pour les familles. Mais elles disposent maintenant d’un nouvel outil, le sociofinancement.

Vendre sa maison pour financer le sport

Dans une rue paisible de Lorraine, au nord de Montréal, une pancarte « VENDU » s’affiche finalement devant la maison de la famille Giard-Dolan. Assise dans la salle à manger, la mère de famille, Shirley, ne cache pas son soulagement après plusieurs mois d’incertitude.

« En vendant la maison, ça me permet de payer la gymnastique de ma fille cette année, et de rembourser toutes les dettes reliées au sport des années passées. C’est un choix qu’on a fait parce qu’on s’entend que c’est notre maison familiale », répond-elle quand on lui fait remarquer que la démarche n’est pas banale.

À côté d’elle, voici donc Sara Giard, bientôt 15 ans, qui ne manque ni de personnalité ni de confiance. Son rêve est également immense : elle se voit participer aux Jeux olympiques et, de préférence, à ceux de Tokyo dans deux ans et demi. Mais d’ici là, quelques obstacles se dressent sur son chemin, à commencer par le manque d’argent. Rien que pour les cours, la facture étalée sur la table montre des frais annuels de 4800 $ par année, soit des mensualités de 400 $. La famille estime qu’elle devra dépenser 20 000 $ pour que Sara, quatrième au Canada dans sa catégorie, poursuive son développement de façon adéquate en 2017-2018. « Pendant longtemps, on lui a dit : “Sara, tu peux lâcher, on va aller à Walt Disney, on va faire des voyages. Mais non, elle est déterminée” », raconte Shirley en souriant. Alors, comment faire pour continuer un sport qui est particulièrement onéreux ?

Sociofinancement

L’une des solutions est le sociofinancement. Après avoir récolté un total de 2220 $ lors de trois collectes précédentes, Shirley a lancé une quatrième campagne cet automne sur le site makeachamp.com. « J’ai décidé de passer par Makeachamp parce que ce sont des dons qu’on n’aurait jamais eus en personne. Ce sont des gens de loin qui font parfois de gros dons. C’est un petit surplus dans ce qu’elle reçoit. »

« Le 4800 $, je pourrais le payer, sans problème. Mais ce sont les voyages qui coûtent cher. »

— Shirley Dolan, mère de la gymnaste Sara Giard

La somme demandée, 2300 $, servira notamment à payer le voyage de Sara aux Championnats canadiens à Waterloo, en mai prochain. Vendredi, 20 % de l’objectif était atteint. Pour faire connaître la campagne, Shirley compte avant tout sur les réseaux sociaux et sur le millier de fans de Sara sur sa page Facebook.

Cette initiative n’est que la pointe de l’iceberg pour cette famille qui ne manque pas d’idées. La cousine de Shirley, qui possède un dépanneur dans le Vieux-Montréal, contribue à sa façon, ayant installé une affiche et une boîte de dons. Lors des bons étés, environ 500 $ ont été remis à Sara. À Lorraine, la famille voit aussi atterrir une grande quantité de canettes sur son terrain chaque jour. Au bout du compte, la consigne permet de récolter une centaine de dollars par mois.

Aussi varié soit-il, ce système D demeure largement insuffisant. Shirley démarche aussi les entreprises et commerces du coin pour qu’ils commanditent Sara. « C’est très difficile parce que les compagnies préfèrent encourager les équipes, se désole-t-elle. C’est plate, mais c’est comme ça. J’ai parlé avec un propriétaire de magasin qui, lui, préférait acheter des tuques à une équipe de hockey. Récemment, on a finalement trouvé un commanditaire qui paye sa physiothérapie toutes les deux semaines. »

Michel Giard est debout, dans la cuisine, pendant l’entrevue. C’est lui qui, quelques minutes plus tôt, nous avait ouvert la porte sous le regard bienveillant de Lou le labrador. Il était 19 h 30. « Je commence à 5 heures le matin et je viens tout juste d’arriver », avait-il lancé. 

L’homme a en effet pris un deuxième emploi pour aider sa fille. Les sacrifices sont donc importants : pas de vacances et pas de sorties. La seule entorse ? Un restaurant toutes les deux semaines, nous dit-on en pointant, dans le recyclage, les boîtes en carton d’une célèbre rôtisserie.

Shirley, elle, occupe un poste de préposée aux bénéficiaires dans un hôpital de Montréal. Son choix est aussi rythmé par le sport et les ambitions de Sara. « Je travaille de nuit parce que la journée, je fais son taxi. Dans les écoles francophones, il y a un sport-études avec des autobus qui mènent les enfants au gymnase. Comme elle fréquente l’école anglophone et qu’on ne bénéficie pas de ce système [dans la banlieue nord], c’est moi qui vais la chercher tous les midis. Je reviens du travail et je dors deux heures avant d’aller la prendre à Rosemère pour la conduire à Mirabel. Elle, sa job, c’est la gymnastique et les médailles. Moi, mon rôle, c’est de payer et de m’occuper du reste. Je suis qui, moi, pour lui dire d’arrêter alors qu’elle est talentueuse ? »

Sara ne donne pas sa place au niveau de la discipline. L’entraînement lui prend environ 20 heures par semaine. Elle coache aussi de jeunes enfants du mardi au samedi, ce qui lui permet de gagner un petit salaire. « J’arrive le soir à 19 h 30 et je n’ai encore rien fait. J’ai tous mes devoirs à faire. C’est dur… », dit-elle sans finir sa phrase, mais avec détermination.

Jeune et ambitieuse

Dans sa chambre, à l’étage, sa liste de souhaits trahit autant son âge que ses ambitions. On peut d’abord y lire qu’elle rêve de rencontrer le chanteur Justin Bieber. On voit ensuite qu’elle souhaite remporter une médaille internationale. Justement, sa chambre est remplie de médailles soigneusement classées et de trophées. L’an dernier, elle a également pris le quatrième rang de la catégorie Junior (JO10) lors des championnats canadiens. Elle a, au passage, pris la deuxième place aux barres parallèles.

Récemment, elle a été choisie comme testeuse des Mondiaux de gymnastique disputés au Stade olympique. « Ils te mettent sur les appareils et tu dois dire les défauts de chacun d’entre eux ou ce que tu changerais, précise-t-elle. C’était cool, dit la jeune fille qui a assisté à la majorité de la compétition. Les filles sont bonnes, elles sont wow, mais moi aussi, je suis bonne. J’étais surprise moi-même de voir ça. »

Reste quand même l’hypothèse où les sacrifices ne mènent pas aux Jeux olympiques. Une autre avenue a déjà été explorée puisqu’elle a publié, sur YouTube, une vidéo à l’intention des universités américaines. « La NCAA, c’est bien, mais mon vrai rêve est de participer aux Jeux olympiques. Mais si jamais je ne m’y rends pas, ce serait une bonne option. J’ai connu une fille qui y est déjà allée. Je m’entraînais avec, je sais que c’est beaucoup de travail, mais je suis capable de faire ce qu’elles font. »

Dans tous les cas, Mickey, Minnie et Pluto devront attendre…

Le coût du sport

Combien coûte une saison pour un jeune athlète qui fait ses premiers pas dans le sport compétitif ? Voici quatre cas de figure à partir de témoignages d’athlètes et de fédérations.

Sara Giard, 14 ans,

gymnastique

19 820 $

Cours : 4800 $

Compétitions (transport et hébergement compris) : 

10 500 $

Vêtements et équipement : 

3780 $

Autres : 740 $

David La Rue, 19 ans,

patinage longue piste

28 000 $

Compétitions (transport et hébergement compris) : 

12 900 $

Équipement : 11 500 $

Autres : 3600 $

Joueur Bantam AAA (13 à 15 ans)

Hockey

3800 $

Inclus : 

Séance de testing régional

Camp de perfectionnement et camp de sélection

Inscription comme joueur, à la ligue et aux tournois (hébergement s’il y a lieu)

Encadrement sportif quotidien

Frais liés à la fréquentation scolaire dont le transport entre l’école et l’aréna (s’il y a lieu)

Chandails et bas de l’équipe

Facultatifs : 

Équipement 

Transport d’équipe aux matchs et aux tournois

Entraînement estival spécialisé

Vêtements d’équipe

Services médicaux

Source : Hockey Québec

Nageurs de niveau relève (14 à 18 ans)

Natation

8000 à 15 000 $ 

(de 10 000 $ à 12 000 $ dans la majorité des cas)

Inclus : 

Inscription au club et aux compétitions

Camp d’entraînement

Frais de déplacement aux compétitions

Équipement

Source : Fédération de natation du Québec

Un bon coup de pouce en début de parcours

Le recours au sociofinancement est de plus en plus fréquent chez les athlètes en début de carrière. Quatre d’entre eux ont accepté d’expliquer leurs démarches passées ou présentes.

David La Rue 

Patinage de vitesse longue piste

Sur la page de sa campagne de financement, le patineur longue piste détaille les coûts d’une saison évaluée à 28 000 $. Par exemple, l’hébergement s’élève à 7500 $ tandis qu’il lui faut débourser 7000 $ pour son équipement sur glace. « Je voulais être le plus transparent possible parce que les gens veulent savoir pour quoi ils donnent, convient La Rue. Ça coûte cher. Puisque je suis passé du courte au longue piste, j’ai dû acheter deux paires de patins et de l’équipement. »

Âgé de 19 ans, La Rue est l’actuel champion canadien junior. Cette année, il a fait son entrée au sein de l’équipe nationale canadienne au niveau senior. « Je suis encore underground. Je n’ai pas encore les performances incroyables qui vont me chercher de gros commanditaires. Mais je sais que je suis capable d’aller les chercher. Les autres membres de l’équipe peuvent couvrir leurs dépenses raisonnablement et subvenir à leurs besoins. Moi, j’avais besoin de cette campagne-là », indique celui qui rêve des Jeux de Pyeongchang.

Dustin Cook

Ski alpin

Avant les podiums et une médaille d’argent lors de l’épreuve de Super-G des Championnats du monde de 2015, Dustin Cook a eu besoin d’un gros coup de pouce financier. Le skieur canadien s’est lui aussi tourné vers le sociofinancement il y a quatre ans. « Plusieurs personnes me demandaient comment ils pouvaient donner de l’argent et ça m’a donné cette idée de lancer une campagne », a raconté le skieur en marge de la récente épreuve de Lake Louise, en Alberta. Au total, 90 personnes ont contribué à sa campagne avec des dons atteignant même les 1000 $. Avec 15 320 $ récoltés, il a dépassé son objectif de 70 %. « Ça m’a permis de payer mes frais d’équipe. C’était fantastique, je n’avais plus à y penser. Ça m’a aussi permis de rencontrer des gens sympathiques. Les donateurs proviennent de partout dans le monde. C’était très chouette. »

Catherine Beauchemin-Pinard

Judo

En changeant de catégorie de poids (moins de 63 kilos), en septembre, la judoka de 23 ans savait qu’elle ne pourrait pas compter sur le financement de Judo Canada pour les premiers tournois. Pour y parvenir, elle n’a pas d’autre choix que d’amasser des points et d’améliorer son classement canadien. « Pour avoir du financement un jour, je n’avais pas le choix de débourser de l’argent dans des tournois. C’est comme un investissement… dépenser maintenant pour moins dépenser ensuite. » Sa troisième place en Ouzbékistan, en octobre, a débouché sur un « financement surprise » de 1500 $ de la part de Judo Canada. Pour combler le reste des coûts, elle a lancé sa première campagne de sociofinancement. Son objectif ? 3000 $. « Pour l’instant je n’ai pas manqué de compétition, mais ma plus grande peur est de ne pas avoir assez d’argent pour payer mes tournois, souligne-t-elle. Surtout que la sélection olympique commence en juin 2018 et que c’est une course aux points de deux ans avec des tournois en Europe, en Asie et en Amérique du Sud. »

Kristel Ngarlem 

Haltérophilie

L’année 2014 a été chargée pour la jeune haltérophile montréalaise qui a participé aux Championnats du monde junior, ainsi qu’à ses premiers Mondiaux avec les seniors. Cette première incursion dans la cour des grands a forcément engendré un coût important. « Plus jeune, c’est ma mère qui subventionnait, mais là, ça commençait à coûter cher. Les gens ne le voient pas tout le temps », dit-elle. D’autant plus que les Championnats du monde ont lieu à Almaty au Kazakhstan. Elle fixe alors ses besoins à 4000 $, ce qu’elle obtient grâce à l’aide de 79 donateurs. « Ça a bien fonctionné puisque j’ai atteint mon objectif. C’est une belle plateforme pour les athlètes en début de carrière. Il y a beaucoup de dons qui étaient anonymes, mais j’ai réussi à trouver qu’il s’agissait de beaucoup de personnes de mon entourage. »

– Avec la collaboration de Simon Drouin

Un bon coup de pouce en début de parcours

Le recours au sociofinancement est de plus en plus fréquent chez les athlètes en début de carrière. Quatre d’entre eux ont accepté d’expliquer leurs démarches passées ou présentes.

David La Rue 

Patinage de vitesse longue piste

Sur la page de sa campagne de financement, le patineur longue piste détaille les coûts d’une saison évaluée à 28 000 $. Par exemple, l’hébergement s’élève à 7500 $ tandis qu’il lui faut débourser 7000 $ pour son équipement sur glace. « Je voulais être le plus transparent possible parce que les gens veulent savoir pour quoi ils donnent, convient La Rue. Ça coûte cher. Puisque je suis passé du courte au longue piste, j’ai dû acheter deux paires de patins et de l’équipement. » Âgé de 19 ans, La Rue est l’actuel champion canadien junior. Cette année, il a fait son entrée au sein de l’équipe nationale canadienne au niveau senior. « Je suis encore underground. Je n’ai pas encore les performances incroyables qui vont me chercher de gros commanditaires. Mais je sais que je suis capable d’aller les chercher. Les autres membres de l’équipe peuvent couvrir leurs dépenses raisonnablement et subvenir à leurs besoins. Moi, j’avais besoin de cette campagne-là », indique celui qui rêve des Jeux de PyeongChang.

Dustin Cook

Ski alpin

Avant les podiums et une médaille d’argent lors de l’épreuve de super-G des Championnats du monde de 2015, Dustin Cook a eu besoin d’un gros coup de pouce financier. Le skieur canadien s’est lui aussi tourné vers le sociofinancement il y a quatre ans. « Plusieurs personnes me demandaient comment ils pouvaient donner de l’argent et ça m’a donné cette idée de lancer une campagne », a raconté le skieur en marge de la récente épreuve de Lake Louise, en Alberta. Au total, 90 personnes ont contribué à sa campagne avec des dons atteignant même les 1000 $. Avec 15 320 $ récoltés, il a dépassé son objectif de 70 %. « Ça m’a permis de payer mes frais d’équipe. C’était fantastique, je n’avais plus à y penser. Ça m’a aussi permis de rencontrer des gens sympathiques. Les donateurs proviennent de partout dans le monde. C’était très chouette. »

Catherine Beauchemin-Pinard

Judo

En changeant de catégorie de poids (moins de 63 kilos), en septembre, la judoka de 23 ans savait qu’elle ne pourrait pas compter sur le financement de Judo Canada pour les premiers tournois. Pour y parvenir, elle n’a pas d’autre choix que d’amasser des points et d’améliorer son classement canadien. « Pour avoir du financement un jour, je n’avais pas le choix de débourser de l’argent dans des tournois. C’est comme un investissement… dépenser maintenant pour moins dépenser ensuite. » Sa troisième place en Ouzbékistan, en octobre, a débouché sur un « financement surprise » de 1500 $ de la part de Judo Canada. Pour couvrir le reste des coûts, elle a lancé sa première campagne de sociofinancement. Son objectif ? 3000 $. « Pour l’instant je n’ai pas manqué de compétition, mais ma plus grande peur est de ne pas avoir assez d’argent pour payer mes tournois, souligne-t-elle. Surtout que la sélection olympique commence en juin 2018 et que c’est une course aux points de deux ans avec des tournois en Europe, en Asie et en Amérique du Sud. »

Kristel Ngarlem 

Haltérophilie

L’année 2014 a été chargée pour la jeune haltérophile montréalaise qui a participé aux Championnats du monde junior, ainsi qu’à ses premiers Mondiaux avec les seniors. Cette première incursion dans la cour des grands a forcément engendré un coût important. « Plus jeune, c’est ma mère qui subventionnait, mais là, ça commençait à coûter cher. Les gens ne le voient pas tout le temps », dit-elle. D’autant plus que les Championnats du monde ont lieu à Almaty au Kazakhstan. Elle fixe alors ses besoins à 4000 $, ce qu’elle obtient grâce à l’aide de 79 donateurs. « Ça a bien fonctionné puisque j’ai atteint mon objectif. C’est une belle plateforme pour les athlètes en début de carrière. Il y a beaucoup de dons qui étaient anonymes, mais j’ai réussi à trouver qu’il s’agissait de beaucoup de personnes de mon entourage. »

— Avec la collaboration de Simon Drouin, La Presse

Comment ça marche ?

Quels sont les principaux sites de sociofinancement ? Comment les athlètes les utilisent-ils ? Petit guide sur un phénomène qui se développe d’année en année.

Quels sont les principaux sites en Amérique du Nord ?

Spécialisés dans le financement participatif sportif, les sites makeachamp.com et Pursu.it sont les plateformes privilégiées par les athlètes québécois et canadiens. GoFundMe.com couvre plusieurs secteurs, mais possède également un volet consacré au sport. D’ailleurs, c’est par l’intermédiaire ce site que l’équipe féminine de bobsleigh du… Nigéria a récolté plus de 75 000 $ dans l’optique des prochains Jeux olympiques.

Les donateurs reçoivent-ils des crédits d’impôt ?

À moins que le don serve au financement d’un projet à but non-lucratif d’une association certifiée et que cela soit clairement indiqué, aucun reçu d’impôt n’est émis aux donateurs. Dans sa foire aux questions, Pursu.it précise que chaque don équivaut à un cadeau envoyé directement à l’athlète.

Comment les athlètes peuvent-ils remercier les donateurs ?

Les plateformes de sociofinancement conseillent tout de même aux athlètes d’offrir des cadeaux ou de petites attentions comme une carte postale ou une mention Facebook. « Tu peux remercier [tes donateurs] en leur donnant des objets promotionnels ou des trucs que tu fais fabriquer, précise le skieur Dustin Cook. Tu peux aussi envoyer une note de remerciement, tu engages la conversation et tu les rencontres quelque part. »

Quelles sont les vérifications faites par les plateformes ?

Makeachamp précise qu’il traque les possibles faux profils en faisant une double vérification d’identité. Le degré des recherches ne semble toutefois pas être le même pour tous les utilisateurs. Le patineur David La Rue dit n’avoir pas été contacté tandis que la mère de la jeune gymnaste Sara Giard a dû fournir plusieurs détails. « Quand j’ai créé mon compte, ils m’ont posé des questions. Il fallait que je montre des preuves et des résultats sur le site de Gymnastique Canada », souligne Shirley Dolan.

Quels sont les frais pour utiliser les différentes plateformes ?

En règle générale, les plateformes prennent une commission de 5 % sur le montant total récolté. L’athlète doit également déduire les 3 % ponctionnés par les sites de paiement en ligne tels PayPal ou Stripe. La somme n’est versée au bénéficiaire qu’au terme de la campagne et non au fur et à mesure. Sur certains sites, seuls des athlètes de niveau compétitif de plus de 13 ans peuvent démarrer une collecte.

Est-ce que cela fonctionne ?

Les résultats sont variables. Il ne suffit pas de lancer une campagne pour faire pleuvoir les dons. Elle doit s’inscrire dans une stratégie de communication importante, notamment sur les réseaux sociaux. « Le problème est que tu partages ta campagne auprès de tes amis, ta famille et tes proches. Lorsque tu as fait le tour de tes connaissances ,c’est dur d’aller chercher plus loin et, personnellement, je ne suis pas très bonne pour me vendre sur les réseaux sociaux », fait remarquer la judoka Catherine Beauchemin-Pinard.

Combien d’athlètes ont utilisé le sociofinancement lors des Jeux olympiques de 2016 ?

Selon ce que rapportait la CBC, l’an dernier, 34 athlètes canadiens ont utilisé les plateformes makeachamp.com ou Pursu.it en vue de ces Jeux olympiques. Deux ans plus tôt, lors des Jeux de Sotchi, seulement 14 y avaient eu recours. Cette tendance à la hausse se vérifie ailleurs dans le monde. Le site français Sponsorise.me a indiqué avoir hébergé 120 sportifs issus de 14 pays avant les Jeux à Rio.

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